En savoir plus sur les reins : le Pr Vrtovsnik nous éclaire

À tous les âges de la vie, prendre soin

En savoir plus sur les reins : le Pr Vrtovsnik nous éclaire

A l’occasion de la journée mondiale du rein 2016, le Pr Vrtovsnik, chef de service de néphrologie de l’hôpital Bichat, nous parle de cet organe, de ses fonctions, de ses pathologies et ses traitements possibles. 

Quelles sont les fonctions des reins dans notre organisme ?

Les reins, au nombre de deux dans notre corps ont une fonction vitale pour notre organisme. Ces derniers sont chargés de nettoyer notre sang d’un ensemble de déchets produits par notre corps. Pour se faire, une artère achemine le sang chargé en déchets, tel que l’urée ou encore la créatinine, dans notre rein. L’organe, composé de centaines de milliers de petits filtres, va alors purifier le sang avant de le réinjecter dans notre organisme via une veine. L’élimination de ces déchets rénaux est alors assurée par les urines.

Mais la fonction du rein ne s’arrête pas à ce mécanisme de purification du sang. En effet, il va également permettre, via cette filtration, de garder la composition du sang constante (eau, sodium, potassium, calcium …). De même, les reins agissent comme des stimulateurs en produisant une hormone, l’erythropoïetine, qui va favoriser la production de globule rouge et donc la bonne oxygénation du sang.  Il va également produire de la vitamine D active qui aura une action de consolidation des os.

Qu’est-ce que les urines ?

Comment savoir si ces dernière sont « normales » ou éventuellement indicatrices de dysfonctionnement du rein ?

Tout d’abord, il faut savoir que la quantité d’urine évacuée de manière journalière va dépendre essentiellement de la quantité de boisson que l’on absorbe. En moyenne, un adulte produit environ 1,5 litres d’urine par jour, mais cela peut monter à 3 voire 4 litres et peut même être encore plus élevée !

Sa couleur dépend de sa concentration. Plus les urines sont foncées, plus elles sont concentrées. En cas d’infection, l’urine peut être trouble. Enfin, une urine mousseuse indique la présence d’agglutine, ce qui n’est pas normal, il sera alors conseillé de faire un dépistage. Une couleur rosée ou rouge est indicatrice d’un saignement, mais un saignement minime peut échapper à l’oeil et être révélé par un examen de dépistage.

Que faut-il faire pour garder ses reins en bon état ?

Il est tout d’abord important d’avoir une bonne hygiène de vie, il n’y a pas particulièrement d’aliments à déconseiller, le sel lui-même n’étant pas un problème lorsqu’il est consommé avec modération (environ 8 grammes par jour d’après l’OMS) ; l’important étant de ne pas faire d’excès. Ainsi, certains régimes, comme les régimes hyper protéinés  ont des effets néfastes sur les reins. Des comportements à risques sont également à proscrire, comme le tabagisme par exemple.

Boire à sa soif, ou du moins raisonnablement, est nécessaire. Le corps a besoin de produire entre 1 et 1,5 litres d’urine par jour. S’il ne reçoit pas d’apport assez élevé en eau, les urines vont être concentrées, ce qui peut favoriser l’apparition de calculs ou d’infections.

Il est aussi nécessaire de surveiller son état de santé global. Des pathologies ne touchant pas directement les reins peuvent avoir un effet négatif sur eux. L’hypertension ou encore le diabète par exemple peuvent fragiliser et abimer les reins, et les rendre moins performants. Il est donc très important de surveiller ce type de maladie lorsque l’on a déjà des problèmes rénaux.

Il faut savoir que les symptômes d’une insuffisance rénale sont assez tardifs. Se faire dépister est un moyen très simple de contrôler le bon fonctionnement des reins.

Quand et comment se faire dépister pour les maladies rénales ?

Le dépistage est utile à tout âge mais certaines pathologies rénales étant héréditaires, il faut être particulièrement vigilant lorsque des antécédents familiaux existent. Une personne qui a une maladie dont on sait qu’elle peut toucher les reins  a intérêt de réaliser un dépistage également.

Ce dernier peut être réalisé lors de diverses occasions comme en médecine du travail, en médecine du sport ou universitaire. La Journée du rein est également un bon moyen de se faire dépister. Enfin, on peut de manière spontanée se rendre dans un hôpital ou un centre spécialisé.

Et lorsque les reins sont malades, comment les soigner ou les remplacer ?

Une insuffisance rénale dépistée à un stade précoce est souvent accessible à un traitement qui protégera les reins et évitera leur dégradation. En revanche, si le dépistage est réalisé trop tard, quand les reins ne fonctionnent plus, deux solutions existent : la dialyse ou la greffe. La dialyse peut être réalisée à partir du ventre, en dialyse péritonéale (l’épuration se fait par l’intérieur du corps, en continu, par des échanges entre le sang qui circule dans le péritoine et un liquide placé dans le ventre qui est changé régulièrement), ou en hémodialyse (le sang circule depuis le bras (« la fistule ») vers un filtre de dialyse, puis repart épuré vers le bras; le traitement est répété le plus souvent 3 fois 4 heures chaque semaine). La dialyse peut de plus en plus être réalisée par le patient, à domicile après un apprentissage et à condition de respecter un protocole et des mesures d’hygiènes strictes.

Concernant la greffe, le rein peut être celui d’un donneur vivant familial ou d’un proche, après s’être assuré de l’absence de risque pour le donneur et de la compatibilité de la greffe; plus souvent le rein est celui d’un donneur anonyme compatible suivant la loi sur le prélèvement d’organe. La loi indique que quelqu’un qui décède est sauf indication contraire favorable au don d’organe. Néanmoins, la présence d’une carte de donneur facilite grandement le prélèvement d’organes.

 

Retour sur la journée du rein 2016 à l’hôpital Bichat – Claude-Bernard

 

Le 10 mars dernier avait lieu la Journée Mondiale du Rein 2016. A cette occasion, le service de Nephrologie du Pr Vrtovsnik de l’hôpital Bichat, accompagné des associations ALTAIR, AIRG, FNAIR ainsi que RENIF se sont mobilisés afin d’informer et sensibiliser le public sur les diverses pathologies qui peuvent toucher les reins et de proposer des dépistages gratuits.

Dès 10h30, l’accueil est réalisé par l’équipe soignante et les différents stands associatifs informent et dirigent les premiers  visiteurs. L’opération de dépistage gratuit est rapidement un succès. L’équipe hospitalière s’active à écourter l’attente des visiteurs.

Pendant ce temps, les stands associatifs sont également sollicités par de nombreuses personnes souhaitant s’informer sur des domaines aussi variés que l’accès au soin, l’accompagnement possible des malades d’un point de vue psychologique ou encore juridique. Au-delà de cette sensibilisation, un stand « pâtisserie », ou chacun peut goûter de petits gâteaux réalisés sans ajout de sel ou sucre et en récupérer la recette, est proposé.