« Antibiorésistance ! La guerre est déclarée » à lire dans « Science&Santé » le magazine de l’INSERM, l’expertise de nos équipes

À tous les âges de la vie, prendre soin

« Antibiorésistance ! La guerre est déclarée » à lire dans « Science&Santé » le magazine de l’INSERM, l’expertise de nos équipes

Progrès thérapeutique majeur, les antibiotiques ont fortement fait progresser l’espérance de vie au 20ème siècle. Cependant, leur usage généralisé voire abusif chez l’homme, l’animal et dans l’agriculture a conduit au développement de bactéries antibiorésistantes. Cette résistance représente aujourd’hui une menace de santé publique.

Erick Denamur, médecin et professeur de biochimie et biologie moléculaire, directeur du laboratoire Infection, antimicrobiens, modélisation, évolution (IAME) explique « la fin du miracle antibiotique » :

« Tout a commencé après la seconde guerre mondiale, quand les antibiotiques ont bouleversé nos habitudes :
des maladies jusque-là souvent mortelles, telles que la tuberculose, la pneumonie à pneumocoque ou les
septicémies, devenaient curables. Une révolution sanitaire qui s’est poursuivie quand les antibiotiques ont permis de mieux traiter les patients cancéreux, ou encore d’améliorer les greffes d’organes en protégeant des infections induites par les thérapeutiques spécifiques telles que les immunosupresseurs. C’était le « miracle » antibiotique ! Nous savions bien que dès qu’un antibiotique était mis sur le marché, des bactéries résistantes apparaissaient en quelques mois. Mais nous n’y prenions pas garde car rapidement l’industrie pharmaceutique proposait un nouvel antibiotique plus puissant, actif contre ces bactéries résistantes. Puis, dans les années 1980, les industriels se sont petit à petit réorientés vers le développement de molécules plus rentables, prescrites dans les maladies chroniques. De manière inéluctable, l’antibiorésistance ne va alors cesser de croître, aussi bien à l’hôpital qu’à l’extérieur, chez l’Homme que chez l’animal, dans l’environnement, dans les pays en voie de développement comme dans les pays industrialisés. La capacité constante des bactéries à évoluer et à s’adapter à de nouvelles niches leur permet de coloniser n’importe quel milieu. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à des bactéries « toto-résistantes » (résistantes à tous les antibiotiques disponibles, ndlr), qui nous ramènent à l’ère préantibiotique. Comment s’en sortir ? En considérant l’antibiorésistance comme une crise mondiale, qui doit être traitée d’urgence par de multiples approches : politique, économique, sociétale, de recherche et médicale, aussi bien humaine que vétérinaire. »

A lire dans Science&Santé, le magazine de l’Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale, le dossier complet « Antibiorésistance : la guerre est déclarée ! » avec nos équipes de Beaujon, Bichat – Claude-Bernard et Louis-Mourier : les Prs Antoine Andremont, Erick Denamur, Etienne Ruppé, Damien Roux, Jean-Christophe Lucet et Bruno Fantin.

 

Dossier Grand angle « Antibiorésistance : la guerre est déclarée ! », rédigé par Françoise Dupuy Maury, pour l’Inserm. Science&Santé n°37, septembre-octobre 2017, p. 24-35.
Lire et/ou télécharger le numéro complet : www.inserm.fr/actualites/rubriques/magazine-science-sante